Les pays que j’habite s’étoilent en archipels
Le prochain épisode de we dreamt of utopia and we woke up screaming émerge des chœurs solidaires de femmes militantes qui ont prêté leur voix à des personnages historiques dans le premier épisode de la série La radio des images qui s’écoutent.
Les pays que j’habite s’étoilent en archipels s’appuie sur les recherches de Yasmina en cours dans les îles Canaries, où elle entend former un chœur de siffleuses intergénérationnel sur l’île de La Gomera. Collectivement, elles composeront un manifeste écrit et interprété en silbo gomero, une ancienne langue sifflée Canarienne. La partition finale du manifeste sifflé sera enseignée aux chœurs solidares de chaque ville au sein de laquelle l’épisode sera interprété. La transmission du manifeste résultant est similaire à la façon dont on apprend à chanter aux canaris. Exclusivement transmise aux femmes militantes, la transmission du manifeste prend une forme rituelle de lutte dans la tradition du féminisme ou de l’écoféminisme.
Cet épisode se déploie comme une constellation ou un archipel à travers de multiples médias. De l’écriture dramatisée et acoustique de Frantz Fanon, Yasmina passe par la géopoétique d’Edouard Glissant. À la lumière des théories écoféministes critiques postcoloniales dans/et de la phonoscène, l’œuvre performative relate et aborde l’histoire de la participation des femmes dans les mouvements de libération. En envisageant le silbo comme un territoire dans lequel s’articule une colonialité du pouvoir, l’œuvre se penche également sur la politique des langues (non verbales).
Crédits
Creation: Yasmina Reggad In collaboration with and sound spatialisation: Sophie Delafontaine Produced by: Hiros In partnership with: Chair of Silbo Gomero at the University of La Laguna (Tenerife), Asociación Cultural Silbo Gomero (La Gomera) Research and creation supported by: Centre national des arts plastiques (Cnap), Pro Helvetia.