Works: Irma Firma

Salle des pas perdus

Salle des pas perdus est un projet dans lequel nous effectuons une recherche sur les mouvements dans la ville, à partir de l’expérience de personnes qui ne peuvent pas se permettre de se déplacer de manière spontanée, ceux qu’on appelle les “sans papiers”. Le résultat c’est une performance, présentée dans l’espace public, dans la rue Neuve et autour de la Place de la Monnaie à Bruxelles, des lieux où beaucoup de gens de différentes cultures, aux ‘comportements’ différents, se côtoient : un ultime défi pour explorer les frontières physiques. Les gens qui passent par hasard sont un aspect important de la performance.

De même qu’aller à pied est le plus basique des mouvements, avoir des papiers est la condition de base de notre vie en société. Ne pas avoir de papiers dresse des obstacles sur ta route. Ça détermine le trajet que tu dessines, le trajet que tu accomplis.
Nous travaillons à partir de l’expérience de ‘bouger’ des danseurs sans-papiers, autant dans leur pratique professionnelle que dans leur vie privée.

Nous examinons comment ces gens se déplacent aujourd’hui dans la ville, et comment ils vivent cela. Sans but ou avec un objectif conscient ? Vont-ils rester immobiles ou s’enfuir ? Ont-ils des modèles fixes ? Peut-on dresser la carte de ces mouvements ? Quelles sont les causes de ces modèles ? Quelles inhibitions vivent-ils ? Quels risques courent-ils ? Y a-t-il des lieux qu’ils évitent ? Comment voudraient-ils se déplacer ? Y a-t-il des améliorations ? Ou bien tournent-ils en rond dans un cercle vicieux ?
I’ve been long enough here to know the system and to fish myself through. It was almost easier to be at that time without papers, because they ask you so many questions, they need so much papers, when you are in fact‚ sans papiers. If I didn’t cry, I saw somebody else cry. And if I didn’t cry and if somebody else didn’t cry, I saw someone else totaly losing it. They are aliens, they are actually aliens. »
Fragment from interview with Lisa Gunstone, dancer

« Since one easily outstays one’s welcome – whether as a tourist, a guest worker, or after the graduation in the case of the student – a considerable portion of the « international » dance scene is, consequently, living and working in Belgium illegally. » Nasr Hafez in Janus 21_II_47

Crédits

Un projet de: Irma Firma vzw en collaboration avec BNA-BBOT
Avec: Beniamin Boar, Einat Tuchman, Lisa Gunstone, Barbara Pereira, Guislaine Labouet, Ann Van de Vyvere, Tarek Halaby et Varinia Canto Vila