Samantha
Nous appelons cette danse Samantha, comme le font bien des gens quand ils donnent un nom humain à leur chien. Samantha n’est pas un chien, et bien qu’elle eût pu être humaine, elle n’est ni une personne ni un personnage. Un solo sans une personne ni un personnage, Samantha est la réfutation d’un solo.
À ce jeu du chat et de la souris, elle joue parfois la souris, parfois le chat ; échappant à devenir quelqu’un, elle est menacée par beaucoup d’autres. Elle ne se meut pas en fonction de la construction de sa propre identité, mais comme l’expansion de la multiplicité de personnages qui la traversent. Elle est aveugle. Elle est plusieurs personnes/personnages à la fois. Appeler Samantha sur scène, c’est comme essayer de mettre en scène un paradoxe. Celui d’un personnage sans identité. Une multiplicité anonyme de forces qui ne se cristallisent jamais en une personne/un personnage.